Palestine

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Clin d'oeil de Gaza-beach, la naufragée d'une grande bleue, blanche d'être oblitérée. A quelques miles d'un large qui s'amenuise, des bâtiments de guerre confisquent l'horizon des routes maritimes. Ici, il faut beaucoup d'imagination pour croire encore à un bon jour! Cette mer qui danse là n'est pas celle du fou chantant Ttrenet. Ses reflets sont ceux de l'acier des canons; elle a en eux ses froides et sombres limites, ses check points omniprésents et mouvants. Carte postale inventaire d'une plage ensoleillée mais pas vraiment à la mode! Tôles déchiquetées, canettes rouillées, cables enlacés, vieux pneus enlisés, bidons crevés, parpaigs aux pelures d'algues, débris de barques. Et puis sur ma tête ces grands palmiers moqueurs, paisibles et désinvoltes qui frémissent dans une atmosphère marine particulière, emplie d'odeurs fétides, égout à ciel ouvert, ciel usé à force d'être léché par les vagues éternelles d'une humanité pleureuse, éternité d'une terre trop bénie de Dieu, territoire cage immonde de fin de monde, ligaturé d'emballages multicolores. C'est ici le Royaume des détritus où vont, courant chantant, mille et un princes et princesses basanés aux pieds nus.

Publié dans nomao

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