Par delà le poison de l'occupant

"Venez!

Loin de la peur et de la menace, réalisons la paix, loin du spectre des guerres ininterrompues depuis tant de décennies dans le brasier de ce conflit, loin de la menace de nouvelles guerres, qui n'auraient d'autre combustible que nos enfants et vos enfants,

Venez,

faisons la paix, la paix des braves,

loin de l'arrogance de la force et des armes de la destruction, loin de l'occupation, de la tyrannie, de l'humiliation, de la tuerie et de la torture"   Yasser Ararafat

Nous autres, les empêcheurs de tuer en rond, faisons-nous entendre, témoignons des mille et un moignons des milliers d'handicapés croisés sur toutes les sentes de Palestine, des milliers de blessés d'une impossible survie! Crions notre colère et notre exigence de justice, conjuguons-les de toutes nos voix par toutes les voies, sur tous les tons et à tous les temps, même si certains osent encore dire en nommant Bové, en nommant Mermet, en nommant Dieudonné que les conjugaisons se font toujours à l'imparfait du subjectif. Oui, et c'est notre fierté, nous provoquons l'ire du Crif et du Bétar, et des impitoyables (oh mais si pitoyables ligues d'un sionisme raciste), et nous gagnons, encore, tous nos proçès! La Vérité est libre et simple, nue, elle ne tolère pas un baillon, bleu, blanc ou étoilé.

En Israël aujourd'jui, la vérité n'est pas libre, la liberté n'est pas vraie. Les Israéliens terrorisent tout un peuple mais sont terrorisés devant l'image renvoyée de leur démocratie laminée, souillée par leurs ordinaires exactions. Durant la dernière "opération soustraction" dite "jours de repentir", Tsahal la grande armée s'est vantée, (dans un article paru dans le quotidien israélien "Yediot Aharonot" du 15 octobre 2004, article repris par "The Other Israël",) d'avoir tué, entre le 29 septembre et le 15 octobre, trente enfants palestiniens, soit deux par jour! 700 sont tombés depuis le début de la deuxième intifada! Quand un enfant de colon meurt, 5 à 6 petits palestiniens sont exécutés sur le chemin de leurs écoles, derrière la vitre de leurs chambres! On me reproche toujours d'arborer cette comptabilité mortifére,que j'abhorre, mais pourquoi la taire? Toutes ces cohortes d'enfants palestiniens morts l'ont été parce qu'ils en avaient marre de voir leurs mères et leurs soeurs, leur grand père et leur grand mère humiliés sur les centaines de checkpoints qui délimitent leur horizon prisonnier. Je les ai vu a Khan Younes, à Rafah, à Naplouse et à Ramallah courser des blindés pour piquer une pelle US, caillasser à moins de 10m des MV4 qu'ils n'éraflaient même pas! J'ai vu, à Jénine, comment ces blindés progressaient lorsqu'ils étaient dans leurs villages, canon de côté, afin de prendre en enfilade tous les rez de chaussée d'immeubles qui s'écroulent après leur passage! J'ai vu tous ces shebabs jouer à la guerre dans les venelles puantes de leurs camps de réfugiés, les chenilles des chars détruisant systématiquement toutes les canalisations, les eaux usées jaillissant sur les chaussées! J'ai tenu leur petites mains dans les miennes, tant de doigts qui n'en finissent pas à ce jour de se crisper dans mes paumes, au rythme saccadé de leur folie ordinaire, mais oubliée des medias.

Si je peux retourner là-bas, ce sera pour eux, pour rencontrer tous ces petits morts et ceux qui ne le savent pas et pour leur sourire. De toutes leurs plaies abjectes suppure la honte de mes témoignages bégayant, de ma survivance inutile.  Si je peux, c'est à dire si l'occupant m'autorise, dans son infinie mansuétude, à passer l'incontournable aéroport israélien de Ben Gourion. La dernière fois, bien qu'invité officiellement par une opposante Israélienne, je n'avais pas mis le pied sur le tarmac que déjà la police me faisait signe de m'avancer, de me justifier, d'inventer une bonne raison de vouloir faire du tourisme chrétien en leur si beau pays! L'avant dernière fois, mes films avaient été détruit, on n'aime pas les photos et les films en ces riantes contrées. Rien à déclarer, déshabillez-vous, penchez-vous en avant, Silence, vous dis-je, on tue!

La France est particulièrement honnie car sa capacité à faire vivre ensemble , avec les mêmes droits, des citoyens d'origines différentes va complétement à l'encontre de ce qui se pratique en Israël depuis 50 ans, et qui est la caricature et l'aboutissement d'une "démocratie" au service d'un national socialisme en tous point comparable à celui mis en place, avant hier, dans la "grande Allemagne"

Le ventre de la bête est fécond en poisons de toutes sortes, mais la résistance des peuples à l'oppression d'un colonisateur est infinie, les Palestriniens, tout comme les Irakiens à Fallouja, à Mossoul, resserrent les rangs au fur et à mesure que ceux-ci s'éclaircissent.

La belle et chaude aube, inéluctablement, vient.

La victoire, portée par les limbes d'avoirs en pleurs d'êtres en liesse, est déjà en chemin!